Les espaces transculturels d’hier et d’aujourd’hui
Le travail analytique de groupe dans des contextes inter-culturels chaotiques
Depuis 1985, l’Association Européenne pour l’Analyse Transculturelle de Groupe (AEATG) explore les fondements culturels conscients et inconscients chez l’individu et au sein des groupes. Elle contribue à penser des dispositifs d’intervention et de recherche basés sur l’analyse de groupe. Les objectifs sont d’explorer les rapports inter-/transculturels et de rechercher un dépassement des tensions et des écarts culturels dans la rencontre avec l’autre. Chaque année, les journées scientifiques annuelles ont lieu dans un pays européen, un site de travail et une ambiance différentes. Cette expérience du voyage, et ces allers vers créent une ouverture au travail groupal entre les professionnels de santé, pour comprendre les composantes culturelles de notre monde interne. Les membres de AEATG et les professionnels sont invités à participer à une expérience groupale à partir d’un thème actuel et d’un dispositif groupal interculturel. Les Journées d’Étude de cette année aura lieu à Paris et s’organise en partenariat avec l’Unité Transversale de Psychogenèse et Psychopathologie (UTRPP, UR 4403) de l’Université Sorbonne Paris Nord.
Argument
Les changements d’ordre politiques, économiques, sociaux et climatiques,
les avancées technologiques, les attaques des territoires et les flux
migratoires, sont sources de transformations et de crises au sein des
sociétés, des institutions et des groupes. Ces mutations, progressives et/ou
brutales, provoquent des changements de modèles et une nouvelle
organisation des tâches de travail. Ces processus impactent le rapport du
sujet à ses différents groupes d’appartenance, primaires et secondaires, au
monde, à l’autre et à soi-même. Dans ces contextes chaotiques, le
surgissement de tensions, de conflits, de violences et de malentendus sont
inévitables. Le sentiment de mise en échec des équipes, des professionnels
et des pratiques de soins impose de nouveaux enjeux et nous oblige,
parfois, à repenser nos modèles et dispositifs clinique et d’intervention.
Plusieurs questions se posent : comment inventer ou adapter des dispositifs
groupaux qui permettent d’élaborer des réponses aux effets de
changements ? Comment entendre, soutenir et soigner des liens
intersubjectifs en souffrance ? Comment contenir, élaborer et transformer
la violence ? Comment travailler avec des équipes et des professionnels
lorsque les espaces d’appartenance sont malmenés dans la sphère sociale?